L’étape raconté par Guy en complément de sa vidéo :
Réveil à 5h45 pour arriver sur St Jean de Maurienne à 7h 10, sas 8. Pour un départ à 8h05.
Le soleil est de la partie, chouette, ça me changera de l’an dernier.
Je suis avec un de mes élèves du tennis, Antoine. Un petit jeune de 22 ans avec 550 Km dans les jambes ...
Allez, c’est parti pour 138 Km.
1er col, le Chaussy. La pente n’est pas trop dure mais comme ça au "réveil" ça paraît long. Dans la descente, embouteillage. La route se rétrécie et fait goulot d’étranglement. Et bien, on va tailler le bout de gras avec les gars. Et comme cela on sera sur le pied de guerre pour la suite.
La suite ? Un grand bout droit d’une vingtaine de Km contre le vent avec un petit sprint de 250 mètres. Hop, c’est fait, et on repart dans l’autre sens. Chic vent dans le dos. Ah, non, pas chic il y a des bosses ...
St-Georges de Cuines, le début du Glandon. Je me ravitaille en ayant perdu Antoine, bris de rayon dans la descente de Chaussy. Comme il est jeune, il me rattrapera dans le prochain col.
Commence la montée, passe à ma droite un maillot légendaire, celui de l’ACGTP : " oh ! comme ça on ne reconnait plus son petit frère" dis-je à cette fréquence de pédalage, déjà vu lors du sortie un certain 14 Juillet.
"oh ! p... je ne t’avais pas vu. J’allais tellement vite (ndlr : rajout du rédacteur)."
Et oui, Stéphane m’a ratrappé et comme ça on peut discuter ensemble. D’ailleurs, il fait passer un message par l’intermédiaire de la caméra (que vous pourrez voir sur le site You Tube à l’adresse suivante : http://youtu.be/2XWmz01AGUo)
Mais je vous le livre tel quel : " eh ! les gars, il est 11h47, vous venez d’arriver ... alors vous prenez un petit whisky avec des glaçons, à ma santé, d’accord ? "
Et sur ce, Stéphane me dépose. Non, pas du tout, je lui laisse prendre un peu d’avance pour ne pas le perturbé dans sa fréquence de pédalage, eh, eh.
Je ne connaissais pas le Glandon, et pourtant j’en ai monté des cols, mais alors celui là c’est une tuerie. Le nombre de gars qui ont un vélo où ils ne sont pas dessus mais à côté. Ils n’ont rien compris ou quoi ?
Oui, on peut comprendre, 22,4 Km à 6,9 % en rajoutant la fin de la Croix de Fer. Et les 3 derniers Km à 10 %, alors là c’est exagéré avec les cyclos de Bretagne !!!
On y arrive quand même sans poser le pied à terre, mais quelle longueur et souffrance avec plus 30 degrés. Ravito. Antoine est déjà là et m’attend. Stéphane, lui, trace comme, comme ... il n’y a pas d’adjectifs pour cet athlète de Plouider.
Descente du col, on est sur les freins constamment et je peux vous dire que ça tire, sur les bras, les mains, les doigts. Faudrait avoir ça chez nous dans le Finistère pour l’entraînement. "Pan" et encore "pan", le nombre de pneumatiques sur les roues en carbone qui pètent à cause de la chaleur sur les jantes.
3ème col celui du Mollard. Un beau tape cul de 6 Km à 6,8 %. J’y arrive à 16h12 et là, la cata. Annonce des organisateurs : "Messieurs, à 16h15, fermeture du col, les concurrents encore présents à cet horaire seront éliminés".
Quoi ? mais je n’ai plus d’eau dans les bidons. Réflexion rapide, prochain ravito à St-Jean de Maurienne après la descente. Alors, il me faut tant de temps pour faire la descente, allez je prends le risque mais je ne vais pas faire éliminer comme ça. Le breton est un rude et n’abandonne pas ...
Ravito, j’ai repris 30 minutes sur les temps d’élimination. Rude descente avec malheureusement de grosses chutes. Pas pris trop de risques mais il fallait envoyer quand même.
Attaque de la dernière montée, celle de La Toussuire. 1 705 mètres d’altitude, 18 km d’ascension à 6,1 %. Antoine est avec moi, il m’a attendu mais dès le pied du col il part. Normal, avec moi il serait tombé ...
Silence de mort sur la montée. Ah ce n’est pas comme dans le premier col où ça rigolait, à sortir des bêtises. Tout le monde est concentré sur son effort. Pour ma part, avec la chaleur, j’ai les gros orteils qui brûlent. Obliger de m’arrêter plusieurs fois pour stopper la douleur, vraiment intense, mais pas question d’abandonner.
Après 138 Km et 10h20’ effectives sur le vélo et 11h15’19" au total j’arrive sur la ligne pour devenir FINISHER. Il est 19h24, élimination à 20h00.
3ème étape du Tour que j’effectue, jamais autant souffert des difficultés du parcours, de la chaleur. Je pensais faire mieux, me sentant plutôt en forme. Mais non, il faut rester humble.
J’ai réussi et ça on ne peut pas me l’enlever.
Et maintenant, chers collègues de l’ACGTP, je vous retrouve très bientôt pour partager des sorties toujours aussi amicales.
PS à Stéphane : la mousse, elle est pour moi ... Bravo à toi.